Souvenirs du voyage à Paris et alentours les 28, 29 et 30 septembre 2016

Le déjeuner au café Procope dans le quartier de Saint-Germain des Prés, lieu historique, musée des arts et des lettres à la fois : il y a d’abord le décor, ces salons particuliers qui portent le nom des hommes illustres qui les ont fréquentés et tous ces objets et fac-similés témoins de moments de vie appartenant au passé.

Le Musée Nissim de Camondo, bel hôtel particulier construit en 1912 inspiré du Petit Trianon de Versailles près du parc Monceau à la fois maison moderne et musée d’art décoratif avec ses collections des années 1750 et néo classique (Louis XVI). Il est meublé avec de nombreuses pièces que l’on doit à Riesener que Marie-Antoinette adorait. L’ébéniste préfère la sobriété tout en soulignant la beauté des lignes. Il utilise le bois d’acajou. A son époque on copie l’Angleterre, on utilise la laque importée de Chine et le vernis Martin. L’introduction de la modernité dans la conception même du bâtiment avec la création d’appartements de commodités (séparation des deux mondes public et privé), utilisation de variateur de lumière dans les plafonds des grandes pièces mettent en évidence l’intérêt du propriétaire pour les progrès techniques. Pas une faute de goût dans la décoration et le choix des pièces de mobilier exceptionnelles telles les chaises de feu (sortes de prie-Dieu avec accotoirs ayant appartenu à Madame Elisabeth, le bonheur du jour décoré de porcelaine de Sèvres et tant d’autres beaux objets… On quitte ce lieu de raffinement à regret, cet hôtel particulier qui fut légué à la France par le dernier descendant d'une famille entièrement disparue dans les camps de concentration.

Le Musée Rodin installé dans l’hôtel Biron, restauré récemment fut d’abord une école de jeunes filles au XVIIIème et un atelier d’artistes en 1905 fréquenté par Matisse, Rilke, Duncan et Rodin. Ce dernier fit pression pour que l’hôtel continue d’exister et fit don de ses collections à l’Etat en 1916. Le musée ouvre en 1919 après la mort du maître en 1917. Son travail sur le corps et le mouvement en réinterprétant des thèmes classiques est remarquable. On peut admirer le Guerrier dont la lance a disparu qui lui a valu un scandale ; en effet on l’accusa de moulage sur son propre corps. Il ne fera plus de sculpture à taille humaine. Il a fait quelques portraits dont celui de Clémenceau qui ne l’aima pas. Dans la Porte de l’Enfer inspirée de la Divine Comédie de Dante, l’histoire de Francesca et Paolo (tous deux tués par le frère de Paolo qui les a vus enlacés) a donné naissance au Baiser. Ce n’est pas Rodin qui a réalisé la sculpture car il ne travaillait pas le marbre mais il en a fait le plâtre. Les célèbres Bourgeois de Calais commandés par la ville de Calais sont représentés habillés avec des tissus et expriment tous une émotion. Le Balzac est une commande de la Société des Gens de Lettres avec à sa tête Zola. Comme il n’existait pas de masque funéraire, Rodin est allé chercher son inspiration à Tours. Il parcourut la ville pour découvrir celui qui lui servira de modèle. Il représente Zola enceint de son œuvre et vêtu de sa robe de chambre. La Société est choquée et la commande est annulée. Le bronze sera produit en1933. La force exprimée par L’Homme qui marche résume à elle seule tout le génie du maître.

Sèvres Cité de la céramique nom pris en 2010 par l’ancienne manufacture née à Vincennes et venue s’installer à Sèvres sur la demande de Madame de Pompadour. En 2012 est venu s’ajouter Limoges. Ses deux missions sont d’une part de transmettre le savoir- faire initial et d’autre part d’aller en avant en travaillant avec les artistes contemporains et c’est toujours le cas aujourd’hui. Elle compte 120 céramistes artisans et artistes au top. En 1770 la porcelaine dure a remplacé la porcelaine tendre grâce à la découverte d’un gisement de kaolin près de Limoges en 1768. En 1804 la porcelaine tendre disparaît car top chère à produire. Il est intéressant de savoir que dans les fours on utilisait le charbon de la Loire très pur et à haute teneur calorique pour amener la température à 1380° ; il était acheminé grâce au port de Roanne. Il existe une mémoire de la porcelaine avant et après cuisson d’où la nécessité de moules en plâtre où l’objet est calé pendant la cuisson pour conserver la forme. La visite des ateliers de tournage, de collage des pièces et d’impression ont permis d’admirer le savoir- faire, la minutie, l’habileté des céramistes et le talent des décorateurs. Le Musée attenant présente un grand nombre de pièces à la valeur inestimable et d’une grande beauté (services à vaisselle, plats, vases ...).

Les serres Vacherot et Lecoufle se consacrent à la reproduction et la culture des orchidées. Après une vidéo présentant l’entreprise et ses caractéristiques, la propriétaire explique la fabrication de cette fleur complexe, la meilleure façon de l’entretenir et de la conserver. La visite des serres nous entraîne dans un monde féerique de couleurs et de formes. Tout ce que la nature alliée au génie de l’homme peut faire est là. Et quel problème dans le choix de l’orchidée que l’on allait rapporter !

Le Château de Vaux le Vicomte est l’œuvre d’un homme Nicolas Fouquet qui avait pour lui la richesse, l’intelligence et la culture. Il a su attirer autour de lui les plus grands artistes de son temps (Le Brun, Le Vau, Le Nôtre…) mais aussi Molière et surtout Jean de La Fontaine. En l’espace de vingt années (1641-1661) Fouquet réalisa un chef - d’œuvre parmi les plus beaux de France, un symbole de l’art du XVIIème siècle. Vaux le Vicomte surnommé parfois « le Palais des Arts » suscita la jalousie de Colbert et surtout celle de l’orgueilleux Louis XIV. La réception fastueuse du 17 août 1661 entraîna l’arrestation, le procès et le bannissement de l’ancien Surintendant des Finances. Racheté par le Maréchal de Villars puis par le Duc de Praslin, il devint au XIXème la propriété d’Alfred Sommier qui le restaura. Ses descendants de Voguë continuent son œuvre. Des audio guides ont permis une visite personnelle permettant à chacun d’admirer comme il le souhaitait les décors et les meubles des XVIIème et XVIIIème, la richesse des objets, la majesté du grand salon surmonté d’une coupole. Le temps étant compté, la visite des jardins entrevus au travers des fenêtres du château fut écourtée.

La promenade sur la Seine le soir un peu avant le coucher du soleil permit de profiter de la belle lumière d’automne sur les beaux bâtiments depuis la Tour Eiffel jusqu’à Notre Dame.

Il y eut aussi « la traversée de Paris » d’ouest en est au nord et au sud grâce à notre dévoué chauffeur avec des découvertes insolites (mosaïque de quartiers bien typés, grande pauvreté et contrastes saisissants).

D. Perrin et C. Balouzet

Livret réalisé par Arlette RAMAY-CLEMENT remis aux participants

Photos de Danièle et Jean-Luc COLLERY